Herbier peint de Marguerite Jayet

Androsace des Alpes
Campanule du mont Cenis
Dent-de-chien
Gentiane des Alpes
Gesse tubéreuse
Faux Nénuphar
Ophrys araignée
Pavot orangé
Sérapias négligé
Églantier velu
Polygale petit-buis
Androsace de Vital
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En 2009, le Cercle vaudois de botanique recevait en legs l'herbier peint réalisé par l'une de ses membres, Marguerite Jayet, décédée le 11 février 2008. Au terme d'une Convention signée le 11 mars 2009, cette herbier était déposé au Musée botanique cantonal.

D'une remarquable précision, les dessins, 569 en tout, sont en grande majorité accompagnés d’une étiquette portant le nom latin, le nom français, le lieu de récolte et la date. Les lieux de récolte sont essentiellement suisses, la plupart provenant des cantons de Vaud et du Valais. Ils représentent surtout de belles fleurs, issues de 37 familles, 146 genres et 472 espèces et sous-espèces. Quelques-unes d’entre elles (surtout des orchidées) sont représentées plusieurs fois.

 

 

Marguerite Jayet

En février 2008, on se pressait au temple de Morges pour rendre un dernier hommage à Marguerite Jayet, qui venait de s’éteindre dans sa nonante-huitième année. Alors qu’avec l’âge le cercle des amis et connaissances se rétrécit, cette affluence était une preuve du rayonnement de cette personnalité exceptionnelle. Longtemps, Marguerite et sa sœur Emeline (1912-2001) furent inséparables. Après avoir remis l’épicerie fine réputée qu’avait tenu leur père et qu’elles exploitèrent quelque temps pour leur compte, elles se consacrèrent à une retraite partagée entre l’entretien de leur maison de la rue des Pâquis, avec son vaste jardin, et leur curiosité pour tout ce qui touche à la nature.
Ainsi adhérèrent-elles au Cercle vaudois de botanique dont elles furent membres jusqu’à leur décès. Pendant plus de vingt ans, les «demoiselles Jayet» suivirent pratiquement toutes les activités du Cercle: conférences, excursions, voyages. D’apparence plutôt frêle et malgré leur âge, elles manifestaient une endurance étonnante, attentives à ne pas manquer les explications que donnait le chef de course en tête du groupe. Pour les photos en macro, le travail en tandem fonctionnait de manière immuable: Emeline l’œil dans le viseur, Marguerite prodiguant les conseils et aménageant au mieux l’espace de la prise de vue. Lors des voyages, lorsque le repas du soir était pris hors de l’hôtel, il était fréquent qu’elles en fassent l’impasse, leur frugalité se contentait de quelques biscuits et d’un bout de chocolat grignotés dans leur chambre. C’est qu’elles avaient du travail! Emeline préparait quelques spécimens récoltés en vue de leur séchage, déterminait et annotait avec une minutie toute scientifique, tandis que Marguerite dessinait et peignait, soucieuse de saisir son modèle dans sa première fraîcheur. Son coup de pinceau délicat témoigne d’un don artistique évident joint à un sens précis de l’observation.