Pollens et graines

Pollens

Le musée botanique a une grande tradition dans l'étude de l'évolution climatique à travers l'évolution de la végétation.

Plusieurs travaux de paléopalynologie et d'études des macrorestes (fragment de fruits, de feuilles ou d'écorce) ont permis de constituer une collection de référence importantes. Ces travaux permettent de comprendre l'évolution climatique d'une région ou d’interpréter les éléments découverts sur un site archéologique. 

La connaissances des pollens est aussi utile pour mesurer leur présence dans l'air (risques d'allergies) dans du miel ou d'autres produits. On les emploie aussi en criminologie pour comprendre une scène de crime.

Ambrosia artemisiifolia (coloré à la fuschine)

Allergologie, rhume des foins

La mesure de la concentration des pollens dans l'air chaque semaine permet, en tenant compte des prévisions météorologiques, d'établir un bulletin polliniques. Les personnes allergiques peuvent ensuite adapté leur comportement et leur médication.
Par exemple on a pu détecter l'arrivée en suisse de l'ambroisie et son importante augmentation fin des années nonante. cela a permis de prendre des mesure pour son éradication. On peut maintenant surveillé l'efficacité des mesures prises.

Linum usitatissimum (coloré à la fuschine)

Archéologie et histoire

L’évolution de l’impact humain sur le paysage ressort  clairement dans les diagrammes polliniques ; les défrichements de la forêt et les premières cultures du Néolithique comme les céréales ou le lin sont régulièrement enregistrés.

Ilex aquifolium (coloré à la fuschine)

Climatologie

L'étude des climats passés améliore la compréhension des changements climatiques actuels, de l’alternance de périodes glaciaires et interglaciaires. Les grains de pollen, piégés dans les sédiments, nous procurent de précieuses informations sur la végétation, donc sur le climat qui régnait au moment de leur sédimentation. L’analyse palynologique permet de reconstituer l’évolution des variations climatiques du passé et de prévoir à l’aide de modélisations le changement climatique dans le futur

Plantago media (coloré à la fuschine)

Criminologie

L’analyse palynologique permet de préciser certains indices. Le calendrier pollinique par exemple peut aider à déterminer la période de l’année à laquelle le crime a été commis.  Les pollens retrouvés sur la peau, les vêtements ou dans les cheveux peuvent permettre d’établir des connexions entre un individu et un lieu.

Helianthus (coloré à la fuschine)

Analyse des miels

L’analyse pollinique des miels permet de déterminer l’origine botanique (identification des principales plantes mellifères) et/ou géographique des miels. La teneur en pollen des miels est un gage de leur qualité.

Vitis

Agriculture, rendements

Il est possible de prédire l’abondance des récoltes d’olives ou de raisins en mesurant la quantité de pollens dans l’air au moment de la floraison

Collection d'images de pollens

L'identification des pollens se fait à l'aide de clés et par comparaison avec des illustrations. Le Musée possède une importante collection de photographies de pollen au microscope. Cette collection et d'autres (collection Villaret, Institute of Plant Sciences Université de Berne, Rachoud-Schneider), ainsi que l'apport d'une série d'images au microscope électronique (Fakan et Germond), ont permis la réalisation d'une base de données d'images sur le net (BasePollen-LAU) à disposition des chercheurs et des personnes intéressées.

Les graines et macrorestes végétaux

L’étude des restes végétaux plus ou moins récents permet d’imaginer et de comprendre les activités qui se déroulaient en un lieu et un temps donné.(fouilles archéologiques, restes calcinés d’un foyer, lieu de traitement , de stockage de nourriture ou de litière, scène de crime,…).

Des graines ou des parties de végétaux actuels  (dégradé, calciné, ou non,..) et du matériel ancien nous aide, par comparaisons à identifier des restes anciens. L’analyse qualitative et quantitative des données obtenues permet de comprendre l’importance et l’usage des végétaux.

Rubus

La ronce  ou mûre (Rubus fruticosus) est une Rosacée épineuse bien connue. Elle pousse dans des ronciers et donne un fruit comestible récolté dès la préhistoire.

Lithospermum

Le grémil officinale dont le nom scientifique est évocateur litho pierre et spermum graine se réfère à ses fruits. Ils ressemblent à de petites perles de porcelaines et étaient parfois utilisés pour la confection de colliers et de pendentifs.

Prunus avium

Le merisier (Prunus avium) est un arbre de la famille des Rosacées. Il pousse habituellement dans les chênaies. À l’époque romaine, on récoltait ses cerises dons les noyaux se retrouvent aujourd’hui dans des sites archéologiques. Il est aussi l’un des deux ancêtres (avec le griottier, Prunus cerasus) des cerises consommées aujourd’hui.

Plantes cultivées

L’orge (Hordeum vulgare) appartient aux plus anciennes plantes cultivées. Elle est originaire du Croissant fertile et a voyagé dans les bagages des premiers agriculteurs. Les grains, carbonisés comme ici ou préservés dans des sédiments lacustres se retrouvent sur les sites suisses dès le Néolithique.  C’est une plante qui est encore couramment cultivée en raison de sa grande tolérance et accepte même de pousser jusque dans l’Himalaya.

Silene gallica

Le silène de France (Silene gallica) est une Caryophyllacée qui pousse dans les cultures de céréales. Elle est apparue en Suisse au néolithique final et se retrouve dans différents sites archéologiques. Elle est aujourd’hui en voie de disparition comme beaucoup d’espèces qui vivaient autrefois dans les cultures.